Douze conseils aux parents de Sixièmes
1) Suivez de très près les premiers jours de classe de votre enfant
Ne vous contentez pas de l’accompagner pour la rentrée. Les premiers soirs, interrogez-le sur les professeurs, les camarades, les bizarreries de l’horaire… Aidez-le à s’organiser, à préparer ses cahiers, à comprendre les consignes dans les diverses matières ; en particulier le français, les maths, l’anglais et l’Histoire, où connaissances et travaux vont s’accumuler très vite.
2) Aidez-le à surmonter ses inquiétudes
L’angoisse est fréquente en 6e : l’inquiétude des familles et des camarades est contagieuse. Ce stress peut mettre l’enfant en route : il pousse à agir, même si cela ne dure guère. Il peut aussi paralyser : dans ce cas, il faut proposer à l’enfant des solutions concrètes et rassurantes, après consultation éventuelle du professeur.
3) Mettez en regard son cahier de textes et son emploi du temps scolaire
Reporte-t-il tout son travail ? Les consignes données par le professeur sont-elles assez claires pour lui ? Sait-il qu’il doit apprendre ses leçons, que certains cours commencent par une interrogation ? En fonction de l’emploi du temps du lendemain, ses souvenirs peuvent se réveiller… et cela lui évitera de mauvaises surprises!
4) Organisez son emploi du temps à la maison
Combien de temps doit durer le travail à la maison ? Cela dépend de l’enfant, des possibilités d’étude au collège, des matières et des professeurs. Une durée raisonnable: entre une heure et une heure trente par soirée. En début d’année, bien sûr, ce sera plus lent. Prévoir aussi des temps réservés aux services et à la vie de famille. Comme le disait saint Josémaria : « Quand tu auras de l’ordre, ton temps se multipliera » (Chemin, 80).
5) Restreignez l’accès à l’ordinateur et à la télévision
Mieux vaut bannir l’ordinateur les soirs de semaine : ainsi la règle est simple. Le week-end, il doit être limité, de façon à laisser place au plein air, au sport, à la lecture et à la vie de famille. La télévision doit elle aussi être strictement restreinte : seulement en famille, et après le dîner, par exemple.
6) Créez une atmosphère de travail
On travaille mieux dans le calme; et à cet âge, une présence adulte est souvent apaisante. Pourquoi ne pas réunir tous les enfants, et recréer à la maison les conditions d’une « étude » idéale ? Les questions à voix haute peuvent être interdites. La maman (ou le papa) peut profiter de ce moment de répit pour faire un temps de prière, ou une lecture de détente.
7) Contrôlez l’apprentissage des leçons
Il y a un abîme entre l’enfant et l’adulte dans la façon de travailler ! Une leçon que l’enfant croit « sue » n’est souvent qu’une approximation. Lui faire réciter ses leçons l’aide à se rendre compte des passages vraiment importants, et de la précision de vocabulaire requise.
8) Vérifiez le travail écrit
Il ne s’agit pas de tenir le stylo ! Un enfant de cet âge doit réaliser lui-même ses exercices et devoirs et n’a besoin de contrôle qu’en fin de travail. Si l’on voit que cela manque de propreté, ou de finition, lui demander de recommencer est une sage précaution pour éviter une mauvaise note ; surtout pour les garçons, souvent moins soigneux.
9) Préparez avec l’enfant les devoirs plus longs
Certains types de devoirs à la maison demandent de longues plages de temps : les rédactions, par exemple. Demandez-lui de vous prévenir dès que le sujet est donné, et prévoyez avec lui les plages horaires. Discutez du sujet au cours du repas du soir, pour que chacun donne ses idées. Accompagnez-le ensuite dans les étapes de son travail, sans jamais rédiger à sa place. Apprenez-lui aussi à se relire.
Pour les devoirs de maths en classe, aidez-le à bien les préparer, en lui conseillant des exercices supplémentaires à la maison.
10) Débroussaillez ses lectures
Un enfant n’a pas nécessairement de goût pour la lecture. Qu’il ait chaque soir un temps de lecture tranquille. En lisant un peu avec lui, en le faisant parler de ce qu’il a lu, on rend ce moment de lecture plus agréable et plus vivant. Il ne s’agit pas de s’imposer ce travail comme un poids, mais d’en voir les aspects positifs et enrichissants.
11) Rendez-le responsable de son travail personnel
Le travail est au cœur de la vie chrétienne. « Qu’un chrétien ne soit pas trouvé oisif chez vous » (Didachê, XII, 1). « Travaillez de toute votre âme, comme pour le Seigneur et non pour les hommes » (Col 3, 23). « L’étude, la formation professionnelle, quelle qu’elle soit, sont obligations graves chez nous » (St Josémaria, Chemin, 334). Et le travail est une véritable forge de vertus : justice, force d’âme, tempérance, soin des petites choses…
Les cahiers de cours et le cahier de textes doivent être soigneusement remplis, et les corrections prises. Il ne serait pas normal que l’enfant téléphone systématiquement à ses amis pour compléter son cahier de textes : au bout de deux fois consécutives, il vaudrait mieux interdire ce recours, qui ne rend service à aucune des deux familles concernées. Une mauvaise note le lendemain sera très formatrice !
12) Apprenez-lui à travailler seul
L’enfant doit savoir que l’essentiel de son travail scolaire se joue loin des parents, dans la salle de classe. Apprenez-lui à augmenter son attention, à mettre en valeur les parties importantes de son cahier. A la maison, ne soyez pas sans cesse à le surveiller : relâchez la bride sur l’un ou l’autre aspect, jusqu’à ce qu’il soit capable de se rendre compte par lui-même de la valeur de ce qu’il fait.
Ces conseils paraîtront peut-être difficilement réalisables, dans le tumulte de la rentrée et au milieu des mille et une tâches de la vie de famille. Qu’on se rassure: il s’agit plutôt de pistes, de directions de travail. Les douze points ne sont d’ailleurs pas à appliquer simultanément, mais au fil des semaines. Assez rapidement, des « réglages » se feront, permettant aux parents de retrouver un peu de liberté de manœuvre.
Silvestre BAUDRILLART
Professeur de Lettres
Professeur principal en 4eA