Pierre Sauleau, directeur historique
Pierre Sauleau, vous avez participé à l’histoire de Hautefeuille, à la barre du navire, depuis 1985 jusqu’à 2021 : quels ont été les moments forts de la création de l’école, de sa continuité au fil du temps, de sa maturité ?
Les grandes étapes de Hautefeuille sont évidemment liées à ses différentes implantations, d’abord dans le VIIe arrondissement, puis plus de dix ans dans le XVIIe avant de s’agrandir nettement à Courbevoie, et enfin il y a dix ans l’ouverture du lycée. L’obtention du contrat d’association en 1996 a bien sûr été une date importante pour la pérennité du projet.
Vous êtes professeur de lettres : quels conseils donneriez-vous à vos collègues ?
Enseigner les lettres est difficile car il faut apprendre à manier la langue, s’initier aux grandes œuvres de la littérature et développer la capacité à s’exprimer, à réfléchir, ce qui sont des domaines sans fin. Mais la passion et la patience portent des fruits. Je pense en particulier à la lecture : on peut faire lire aux élèves à des œuvres a priori difficiles, si on leur donne les outils pour le faire, si on les accompagne dans ces « ascensions ». Il faut marquer le rythme comme dans une course en montagne, tout en étant attentif aux aptitudes et toujours en encourageant.
Vous avez connu de nombreux aspects de la fonction du directeur : que dire, là encore, à ceux qui vous succèdent ?
Ce qui me vient à l’esprit c’est la capacité à écouter, à comprendre et à faire confiance. Comme dans toute activité il y a des règles à suivre, un cadre à respecter, mais ensuite il faut compter sur la personnalité de chacun et respecter sa façon de faire. Le critère majeur reste la satisfaction des élèves, qui aiment au fond la rigueur, l’exigence et la justice.
Le préceptorat reste un axe majeur de la pédagogie de Hautefeuille : que recommandez-vous aux précepteurs ?
Le préceptorat doit toujours être encourageant, pour développer la confiance en soi, en apprenant à se connaître et en aspirant à se dépasser. Cela suppose d’écouter, d’aider à se poser les bonnes questions et à trouver, aussi souvent que possible par soi-même, les pistes d’amélioration. Ensuite, il faut faire confiance et laisser faire le temps. Les conseils donnés comme en passant, dans un contexte sans tension, laissent une trace et orientent la vie des élèves.
Comment continuer à transmettre la foi aux jeunes ?
Par l’exemple, assurément, et en priant pour ses élèves. Ils doivent voir que la foi anime notre vie et notre façon d’agir, malgré nos défauts et nos faiblesses. Dans les entretiens personnels, parler de la vie chrétienne dans la vie de tous les jours frappe les jeunes, qui constatent que ce n’est pas un sujet annexe, réservé au prêtre, mais la trame de la vie, et que tous, quel que soit l’âge, nous cherchons à nous conformer à un idéal, à suivre le Christ.